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Miyoko Caubet (Fr)
Abel Llavall-Ubach (Fr)
Chantal Vey (Fr)
Vernissage le vendredi 11 septembre 2009 de 18h à 21h
Exposition du 12 septembre au 10 octobre 2009
Opening on Friday 11 september 2009 from 6pm to 9pm
Exhibition from 12 September to 10 October 2009
"12 septembre 2001" [ou de l'intemporalité et l'immortalité d'un lieu raconté en trois mouvements]
Miyoko Caubet est l'une de ces jeunes artistes, talentueuse et prometteuse, qui ont l'art de conjuguer les genres avec une évidence déconcertante. "12 septembre 2001" est une installation de photographies et d'un roman photo vidéo qui n'est pas sans rappeler le genre, trop peu exploité, de "La Jetée" de Chris Marker.
Dans un seul et même lieu, une maison abandonnée, cohabitent des histoires différentes à différentes époques.
Mouvement 1
Une maison est découverte, comme le révèlent les coupures de journaux retrouvées sur place, elle est désertée depuis 1967. Questionné, le voisinage dit tout ignorer de l'histoire qui s'est jouée en ces lieux depuis lors submergés par la végétation. Les seuls indices glanés sur place attestent d'une présence masculine et d'une disparition soudaine. Un mégot de cigarette, de la vaisselle sale comme si l'action avait été interrompue par un événement que l'on suppose tragique.
Mouvement 2
Tragique. Au lendemain de la catastrophe du 11 septembre 2001, la vie reprend son cours. Au milieu des décombres, deux nymphes miraculeusement rescapées évoluent dans des gestes du quotidien comme si de rien n'était. Somptueuses, elles dansent en hymne à la vie et à l'amour.
Mouvement 3
Un hymne à l'amour. Une voix suave relate longuement les souvenirs réels ou fantasmés d'un homme avec les deux nymphes. Une histoire d'amour au cœur de laquelle cohabitent sensualité et innocence dans un moment de grâce inoubliable.
Miyoko Caubet
Photographs and video images (made from a series of photographs on "September 12th, 2001".)
"September 12th, 2001" [on timelessness and immortality of a place told in three movements]
Miyoko Caubet is one of these young artists, talented and promising, who has the skill of rearranging genres with a disconcerting ease. "September 12th, 2001" is a photography/video image installation that is reminiscent of the too little explored style of "La Jetée" by Chris Marker. In a single space, an abandoned house, different stories in different eras cohabitate.
Movement 1
A discovered house, with newspaper clippings found inside, had been deserted since 1967. A questioned neighborhood ignores everything about the story that took place there before it was submerged by vegetation. The only evidence collected inside attest a masculine presence and a sudden disappearance. A cigarette butt, some dirty dishes, as if the action had been interrupted by a supposedly tragic event.
Movement 2
Tragic: The day after the catastrophe of September, 11th, life goes back to normal. In the midst of the rubble, two miraculously surviving nymphs emerge and begin to live as if nothing had happened. Sumptuously, they dance to the hymn of life and love.
Movement 3
A hymn to love: A calm voice relates at length real memories or fantasies of a man with the two nymphs, a love story at the heart of which cohabitate sensuality and innocence in a moment of unforgettable grace.
Photographies et textes
Abel Llavall Ubach est un jeune homme curieux et passionné par tout ce qui a trait à la sphère artistique et culturelle. Sa soif insatiable le conduit à s'enivrer des nectars artistiques, littéraires et musicaux qui s'offrent à lui. Il devient dès lors intarissable de connaissances ce qui lui permet alors de se positionner tant en qualité d'artiste que de commissaire d'exposition.
L'œuvre d'Abel est donc comme un arbre généalogique composé de plusieurs ramifications indépendantes les unes des autres mais qui interagissent entre elles. En passant par la photographie, la littérature et par la musique, Abel orchestre ces différentes formes pour livrer une œuvre exceptionnellement diversifiée qui constitue son univers poétique.
L'univers de ce jeune homme talentueux n'est pas sans évoquer celui d'Harmony Korine, lui aussi écrivain, scénariste "Kids", réalisateur, "Gummo", "Julien Donkey boy" et plasticien dont il est un des fervents admirateurs. Cependant, Abel se distingue par la diversité des thèmes qu'il explore en ne se cantonnant pas à la vision unique de la trash attitude populaire. Ainsi, les thèmes de l'amour, de la jeunesse, de la solitude, de l'environnement urbain ou des paysages sont exploités dans une vision empreinte de candeur dont on perçoit cependant qu'elle a été malmenée à bien des égards.
Photographs and texts.
Abel Llavall Ubach is a young, curious man, passionate with all that touches the artistic and cultural sphere. His insatiable thirst conducts him to get drunk off the artistic, literary and musical nectars that are offered to him. His inexhaustible knowledge permits him to position himself as an artist as well as an art commissioner.
Therefore, the œuvre of Abel looks like a family tree composed of many parts, independent from one another but also interacting. Moving along photography, literature and music, Abel orchestrates these different forms to give an exceptionally diverse work of art that constitutes his poetic world.
The universe of this young, talented artist isn't without thinking about the work of Harmony Korine, a writer as well, scriptwriter "Kids", director "Gummo", "Julien Donkey Boy" and mixed-media artist of whom Abel is a fervent admirer. Abel sets himself apart with a diversity of themes that he explores without keeping to the ideas of the pop trash attitude. Thus, themes such as love, youth, solitude, urban environment and landscapes are being worked on with a sincere vision which is perceived, however, to have been handled roughly.
Les fragments du quotidien photographiés par Chantal Vey convoquent la mémoire intime que nous entretenons avec les lieux, les objets, le vivant. Chantal Vey capture ces instants chargés d'une émotion toute personnelle et empreints d'une infinie solitude. Ces témoignages des évènements de la vie perpétrés dans un contexte ordinaire nous rattrapent pour nous transposer et nous faire [re]vivre ces instants chargés d'histoires personnelles et universelles.
Chantal Vey a orienté son travail en direction des “passages” qu'elle a empr[ei][un]tés , autrement dit, les passages qu'elle a traversés et photographiés pour mémoire. Le passage comme présence en un lieu donné, comme lieu traversé pour se rendre d'un point à un autre, d'une émotion à une autre, mais aussi de la vie à la mort.
On a pour habitude de conférer au passage la fugacité de l'instant avec ce que cela comporte d'éphémère, d'insaisissable voire superficiel. Chantal Vey suspend le temps pour figer ces “passages” et ainsi transgresser la notion de temporalité éphémère.
“Passage 01 et 02, Leshan” représente d'immenses buildings sichuannais, à Leshan, noyés dans une vaste étendue d'eau et de brume que l'on devine chaude et humide. Ce “passage” comme “présence” nous renvoie à ces instants saisissants ressentis lors de la mise en abîme de l'ensemble de notre être (corps et esprit) à des territoires inconnus et captivants.
Photographs
The fragments of the daily life, photographed by Chantal Vey, combine the intimate memory with places, objects and the lively. Chantal Vey captures these instants charged with a very personal emotion and of infinite solitude. These tributes of lived events brought out in an ordinary context, catch up on us in order to transpose and make us relive these moments charged with personal and universal stories.
Chantal Vey situated her work towards the “passages” that she took - in other words, paths that she experienced and photographed for memory. The passage-as-a-presence of a given place, as a crossed place on which somebody goes through from one point to another, from one emotion to another, but also from life to death.
We are accustomed to understand the “passage” as the fleeting nature of an instant which carries with it the ephemeral, elusive or superficial. Chantal Vey suspends time in order to freeze these “passages” and thus breaks the notion of ephemeral temporality.
“Passage 01 and 02” Leshan portrays immense sichuannais, in Leshan, buildings drowned in a vast stretch of water and mist that we guess being hot and humid. This passage-as-a-presence refers us to these poignant feelings at the mise en abîme of our entire being (body and spirit) to unknown and captivating territories.
Lucille Peget